Cette semaine j'ai pu faire l'essai du tout nouveau Mitsubishi Outlander. Le modèle est basé sur la même plateforme que le Nissan Rogue, ce qui signifie qu'on est loin d'un produit Mitsubishi traditionnel. Il y a de nombreuses similitudes entre les deux modèles, surtout au niveau du design de la cabine. L'Outlander et le Rogue partagent également la même motorisation d'entrée de gamme. En revanche, seul l'Outlander est disponible en version PHEV et c'est cette dernière que j'ai conduite.
Mitsubishi a été l'un de premier constructeur à offrir un modèle sérieux dans le créneau des VUS hybride rechargeable. Ainsi, on peut dire que l'Outlander est en quelque sorte un pionnier dans son segment. C'est d'ailleurs quelque chose qui se voit dans l'aspect électrifié du modèle autant au niveau de la conduite que de la technologie. Le modèle est compatible avec les bornes de niveau 1 et les bornes de niveau 2, ce qui n'est pas le cas de la majorité des VUS compacts PHEV. C'est d'ailleurs ce qui vous permet de récupérer 80 % de charge en moins de 38 minutes.
L'expérience de conduite
La première chose que j'observe dans la conduite d'un véhicule, c'est l'insonorisation et je dois dire que Mitsubishi aurait pu faire mieux ici, surtout pour un véhicule hybride rechargeable. Heureusement, le modèle se rattrape de bien d'autres façons. La version à l'essai était équipée d'un moteur de 4 cylindres de 2,4 litres jumelé à deux moteurs électriques pour une puissance totale de 248 chevaux et 332 livres-pied de couple. Inutile de vous dire que les accélérations sont franches et il y a suffisamment de puissance pour dépasser. Le tout est jumelé à une boîte CVT et le rouage intégral est offert de série.
J'ai trouvé la suspension de l'Outlander un peu raide en ville, mais c'est en partie la faute de nos superbes routes à cette période de l'année. Sur une route sans imperfections, le roulement est très agréable. C'est aussi un véhicule qui se déplace aisément malgré son poids. La direction est légère et l'effet de roulis est bien contrôlé dans les virages serrés. Là où j'ai eu moins de plaisir, c'est sur l'autoroute. Le véhicule est particulièrement sensible aux vents latéraux et j'avais l'impression d'avoir du mal à suivre une ligne droite. Également, je trouve que la recharge en décélération est particulièrement agressive. Ça rend la conduite désagréable sur l'autoroute. Heureusement, le régulateur de vitesse adaptatif et le système d'aide au maintien de la voie permettent de corriger ces deux désagréments.
Le Mitsubishi Outlander PHEV propose une multitude de modes de conduites pour le tout-terrain et c'est quelque chose que j'avais particulièrement hâte d'essayer. J'ai été particulièrement impressionné par la manière dont le rouage intégral travaille dans la boue et sur le sable. La CVT est parfaitement programmée pour ce genre de situation. La conduite de l'Outlander est prévisible même dans les pires conditions et ça, c'est quelque chose que j'ai beaucoup aimé du modèle. Le VUS du constructeur japonais a ses défauts, mais il a aussi de belles qualités et des capacités qu'on ne retrouve clairement pas chez la majorité de ses compétiteurs. La seule chose qui me déçoit un peu, c'est le fait que sa capacité de remorquage soit limitée à 2 000 livres.
Pour ce qui est du mode 100 % électrique, l'Outlander PHEV est clairement parmi les meneurs de sa catégorie. J'ai réussi à parcourir plus de 65 kilomètres en mode 100 % électrique à une température sous la barre du 0 degré. Le constructeur annonce 61 kilomètres de manière généraux.
Design et technologies
Il en aura fallu du temps avant que le constructeur nous présente enfin un nouveau Outlander, mais laissez-moi vous dire que l'attente en allait la peine. Le VUS affiche une jolie silhouette à la fois moderne et musclée. Il a des airs de Land Rover et ce n'est clairement pas une mauvaise chose. Mitsubishi a aussi fait d'excellents choix au niveau des couleurs et des jantes qui complètent bien la finition extérieure du modèle.
L'habitacle est légèrement différent de ce à quoi on est habitué chez Mitsubishi, mais c'est normal puisqu'il s'agit essentiellement de la planche de bord d'un Nissan Rogue. Les sièges sont un peu raides les premières minutes, mais ils sont très confortables après plusieurs heures de conduite. La finition intérieure est intéressante et audacieuse.
La version à l'essai était dotée d'un tableau de bord digital. Ce dernier est fonctionnel et il affiche tout ce dont on a besoin. La navigation dans les différents menus est plutôt simple. L'affichage tête haute est très clair sans pour autant nuire à la vision. Ce que j'ai moins aimé par contre, ce sont les graphiques du système multimédia. L'affichage donne l'impression d'avoir été conçu il y a 15 ans ce qui est un peu dommage pour un véhicule dont le style est aussi moderne. Il y a aussi tous les sons que produit le véhicule. Certains d'entre eux dérangent et d'autres sont même carrément agressants. C'est le genre de chose qu'on finit par ne plus entendre, mais le journaliste automobile en moi a clairement fait une fixation là-dessus.
Prix et équipement
Le Mitsubishi Outlander PHEV est disponible en cinq versions différentes, ce qui est un avantage de taille par rapport à ses compétiteurs qui proposent rarement plus de deux versions. Son prix de départ s'élève à 48 198 $ et peut grimper jusqu'à 58 198 $ selon la version choisie. Toutefois, son équipement de série est déjà complet avec un tableau de bord digital de 12,3 pouces et j'en passe.
Les recommandations de l'auteur
Le Mitsubishi Outlander PHEV 2024 n'est pas parfait, mais il est sérieusement compétent et agréable dans certaines situations. Au final, c'est surtout une affaire de goût. De plus, il ne faut pas oublier que le modèle est disponible avec 7 places, ce qui lui donne un autre avantage sur la majorité de ses rivaux. C'est un véhicule particulièrement intéressant pour les familles qui aiment partir à l'aventure.
Jean-Sébastien Poudrier
